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L'exposition

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Il y a 50 ans, la revue américaine d’histoire de l’art ARTnews publiait un article de l’historienne de l’art féministe Linda Nöchlin, spécialiste du réalisme et de l’orientalisme au XIXe siècle : « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grandes artistes femmes ? ». L’exposition XXElles entend faire écho à ce texte fondateur des recherches sur l’histoire de l’art féminine en présentant des œuvres de femmes artistes, de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, conservées au Musée des Beaux-arts de Tours.

Le XX renvoie à la manière dont on code les chromosomes féminins. Ils sont aussi une référence au XXe siècle qui a vu la progression de l’émancipation politique (droit de vote), sociale (avortement, contraception, liberté de travailler) et artistique des femmes (accession au Prix de Rome, reconnaissance par les institutions culturelles). Mais X renvoie également à l’anonymat de nombreuses femmes artistes, marginalisées par une vision de l’histoire de l’art qui demeure encore aujourd’hui très masculine. 

Partant des présupposés répétés de siècle en siècle sur le caractère masculin du génie artistique, « naturellement » inaccessible aux femmes, l’étude de Linda Nöchlin mettait au contraire en avant les mécanismes institutionnels, familiaux et sociaux dans l’exclusion des femmes de la sphère artistique. Interdites dans les établissements d’enseignement artistique jusqu’à la fin du XIXe siècle (qui vit la constitution d’ateliers pour les femmes), les aspirantes artistes ne pouvaient que compter sur leur environnement familial pour les promouvoir dans la carrière artistique. Par ailleurs, l’importance sociale et financière du mariage les contraignait bien souvent à une vie d’épouse et de mère, selon un modèle bourgeois peu compatible avec l’excentricité associée à la vie d’artiste.

À l’exception de quelques grands noms aux carrières internationales comme Élisabeth Vigée-Lebrun et Angelica Kauffmann, les artistes femmes s’immiscent peu à peu sur la scène artistique par leur investissement dans les genres « mineurs » du paysage, de la nature morte et du portrait. Leur présence dans les collections des musées est pourtant rarement liée à des achats par les institutions lors de Salons, mais à des dons et legs de l’artiste ou de sa famille.

Marie Bernières-Henraux

La femme, qui était inspiratrice et sujet de représentation, devient auteure de sa propre image.
Cette exposition « de poche » cherche à éclairer davantage ce parcours.

 

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Photographies : Cédric Maupomé

Conception site web : Cédric Maupomé

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